À propos d’art et de récupération
Gérald Pestmal partage certaines valeurs de la contre-culture hippie aujourd’hui reconnue comme contributive à l’émergence de l’écologie : le rapport à la nature, l’anti-consommation et la pratique de la récupération, le respect de la planète et des moyens non-polluants. Il s’en distingue par une fidélité permanente à ces valeurs dans son travail au quotidien, vivantes dans sa production d’artiste.
De la récupération, Gérald Pestmal dit :
« Ce qui, dans nos sociétés dites avancées, est considéré comme « déchet », est voué à disparaître de la vue des hommes. C’est jeté par tonnes dans les décharges – je pense aux produits d’emballage, papier, carton, cageots… Pourtant, ces déchets représentent « l’industrie » humaine, au sens le plus ancien du terme. Ils traduisent l’intelligence, le savoir-faire, l’ingéniosité des hommes qui s’affrontent à la matière et la transforment. Ils sont « œuvre ».
Au hasard des rencontres et des flâneries en vélo dans la ville, je glane ces cartons, ces papiers qui débordent des poubelles urbaines ou des poubelles de professionnels. De véritables trésors, de plus en plus variés et sophistiqués, que j’arrache à leur destin de déchet.
Avec la récupération de ces matériaux et par le travail que j’opère à mon tour sur eux, je m’inscris dans cette filiation industrieuse. Je restaure à ces déchets leur préciosité et leur identité de matériau transformé. Je les transforme à mon tour en une œuvre durable et propice à la contemplation des hommes ».
Mars 2012
